Genèse de L'inconnue du Douro

Cette aventure textuelle a tout d'abord pris la forme d'une nouvelle que j'avais prévu de publier, inspirée par une inconnue réellement croisée dans le métro, mais rapidement après avoir écrit les premiers paragraphes l'inspiration m'a manqué au fur et à mesure que le moment de grâce s'éloignait, aussi lorsque j'ai vu l'annonce de cette Nouvim-3000, à laquelle j'avais déjà participé l'année dernière, je me suis dit qu'il serait opportun de recycler cette histoire, ce qui pourrait être également l'occasion de lui donner un nouveau départ, voire un nouveau souffle.

J'ai gardé la longue introduction, et j'ai brodé autour, me disant que je n'arriverai probablement pas à atteindre les 3000 mots. Je suis parti sur seulement 30 paragraphes (au lieu de 40 de la précédente édition), et j'ai commencé à disséminer les paragraphes en utilisant le système textallion, que j'ai déjà présenté dans un précédent billet. J'avais débuté cela au début du mois, mais pris par d'autres projets et les circonvolutions de la vie, je me suis retrouvé vendredi dernier à n'avoir pas beaucoup avancé, avec toujours les quelques 500 mots de l'introduction et une amorce d'idée. 

Initialement l'idée de la nouvelle était que l'inconnue, Adriana, que l'on connaît sous ce nom dès le début de l'histoire, est à la fois une inconnue pour un voyageur dans le métro, mais également pour son compagnon à cause de leur éloignement du fait des contingences de la vie, et ainsi le narrateur change de point de vue et de personnage selon les chapitres. J'ai gardé ce schéma dans cette histoire interactive, si bien qu'avec seulement 3000 mots on n'a pas une, mais bien deux histoires qui s'entremêlent.

Évidemment il a fallu rogner le lyrisme des premiers chapitres pour arriver à une histoire plus simple et plus banale, à la fois du fait de la contrainte de mots mais également de celle du temps imparti. Le résultat n'est pas aussi satisfaisant que je l'espérais, et semble un peu bâclé et prosaïque par rapport à l'idée initiale, mais j'ai quand même pris du plaisir à mes perdre dans ces diverses « initiations ».

La méthodologie de création de paragraphes en égrenant les chapitres un peu aléatoirement s'est avérée fructueuse, et textallion permet de générer un graphique du cheminement au fur à mesure que l'histoire se construit (voir en pièce jointe), ce qui est très pratique pour visualiser les relations entre les paragraphes. Il suffit ensuite de combler les trous pour arriver à un « livre dont vous êtes le héros » cohérent. J'ai finalement dû rajouter une dizaine de paraphes pour réussir à développer toutes mes idées, et passer tout juste sous la barre des 3000 mots, ce que je n'avais pas envisagé initialement. Pour ce faire, et pour ne pas rendre les derniers paragraphes artificiels en les ayant qui se suivaient dans l'ordre, il était facile de migrer par exemple le paragraphe 9 en 35ème position, toujours en suivant le graphique pour repérer les paragraphes avec peu d'embranchements, puis du récupérer la 9ème position pour un autre chapitre. 

J'ai utilisé ghostwriter pour rédiger l'ensemble, car il a l'avantage de gérer le format txt2tags utilisé par textallion (après mon adaptation sous forme de fork à partir du format markdown), et donc on peut naviguer facilement d'un paragraphe à l'autre, tout en vérifiant le nombre de mots.